Les Guerres
La Première Guerre Mondiale
Première Guerre mondiale, 1914-1918 : bien que faisant théoriquement partie de la triple Alliance, l'Italie reste neutre au début de la guerre, et finit même par s'allier à la Triple-Entente. Le 24 mai 1915 l'Italie déclara guerre à l'Autriche-Hongrie. La guerre s'avéra plus difficile que prévu et les armées autrichiennes et italiennes ne parvenaient pas à prévaloir l'une sur l'autre. En 1917, après la défaite russe, les Allemands concentrèrent 7 divisions sur le front italien pour aider leurs alliés autrichiens. Dans la bataille qui suivit à Caporetto les Italiens subirent une très grave défaite et reculèrent de plus de 100km sur la ligne du Piave. En 1918, s'engagea la Bataille du Piave au cours de laquelle les Autrichiens ont essayé sans succès de briser la résistance italienne. Le 24 octobre, l'armée italienne lance une offensive victorieuse à Vittorio Veneto et contraint l'Autriche-Hongrie à la capitulation. L'armistice sera signé le 4 novembre à Villa Giusti dans le nord de l'Italie. Par le traité de Versailles, les frontières italiennes furent rectifiées en sa faveur. Toutefois l'Italie n'obtint pas tous les territoires qu'elle revendiquait (irrédentisme), et le thème de la « victoire mutilée » favorisa l'agitation nationaliste et l'ascension de Mussolini.
Mussolini, la montée au pouvoir
Benito Mussolini était dans les années 1900 un jeune militant socialiste proche du syndicalisme révolutionnaire, un groupe qui ne croyait pas au parlementarisme bourgeois et était favorable à une révolution violente. Toutefois lors de l'entrée en guerre de l'Italie en 1915, Mussolini avait mûri également un fort penchant nationaliste. Il estimait notamment que la guerre était anti-capitaliste car elle exaltait la valeur des masses paysannes et ouvrières au combat. Il estime toutefois qu'une révolution socialiste ne peut se réaliser qu'à travers la collaboration de toutes les classes, populaires et bourgeoises, pour le salut de la nation. Il est donc contraire à la lutte des classes. De 1919 à 1922, l'Italie est secouée par une grave crise sociale, économique et politique. Mussolini l'exploite en brisant les grèves et les syndicats par la violence : il se fait ainsi connaître et bien voir par les milieux d'affaires et le patronat (Confindustria et Confagricoltura). Il utilise pour cela des squadre (escouades), sortes de milices, issues en grande partie des rangs des arditi (venant des troupes d'élite démobilisées en 1918) nationalistes, dont l'uniforme est la chemise noire — qui deviendra un des symboles du fascisme. Après la marche sur Rome en octobre 1922, le roi d'Italie, Victor-Emmanuel III, lui confie le gouvernement. En 1924 le parti fasciste remporte les élections législatives. Le député socialiste Matteotti dénonce les violences et les intimidations dont sont victimes les opposants politiques. Il sera assassiné quelques jours plus tard. Jouant habilement de mansuétude et de menaces, Mussolini installe progressivement l'appareil fasciste dans le pays. Son alliance militaire avec l'Allemagne nazie provoquera l'entrée de l'Italie dans la guerre aux côtés des forces de l'Axe.
Le faschisme
L'Empire colonial Italien en 1940: Mussolini déclare la guerre à l'Angleterre et à la France le 10 juin 1940 à la veille de l'entrée des Allemands dans Paris. Lors de la signature du Pacte d'Acier en 1939 avec l'Allemagne, l'Italie avait estimé de ne pas pouvoir participer à une guerre de vaste ampleur avant l'année 1943, à cause de l'usure et de la vétusté de son armement. Les victoires éclairs des Allemands poussèrent Mussolini à entrer en guerre dès 1940 dans l'espoir que celle-ci ne dure que quelques mois. Les capacités industrielles de l'Italie à cette époque étaient très limitées et, contrairement à la Première Guerre mondiale combattue sur un seul front, l'armée italienne était forcée de s'engager sur quatre fronts différents : en Libye, en Afrique orientale, dans les Balkans et en Russie. Les Italiens subissent plusieurs graves défaites et sont de plus en plus dépendants de leurs alliés allemands. Après la défaite de El Alamein (novembre 1942), Italiens et Allemands sont forcés d'abandonner l'Afrique. De plus, les armées du III Reich subissant une grave défaite à Stalingrad en janvier 1943, l'armée italienne de Russie se désagrège dans une déroute catastrophique.
Vers la fin de la Guerre
Le 10 juillet 1943, les Alliés débarquent en Sicile puis pénètrent dans le sud de l'Italie ; Mussolini est renversé puis emprisonné, sur ordre du roi. Le dictateur est délivré par un commando allemand (12 septembre). Alors que ceux-ci se transforment d'alliés en occupants, Il Duce installe sous l'ordre de Hitler une République sociale italienne (appelée aussi République de Salò) dans le nord du pays. Le maréchal Pietro Badoglio signe la capitulation le (8 septembre 1943), l'Italie du sud poursuit la guerre du côté des Alliés, au même temps s'engage une guerre civile avec l'Italie du nord (fasciste) de Mussolini soutenue par les Allemands. L'Italie devient alors un vaste champ de bataille où s'affrontent plusieurs armées étrangères. Le 28 avril 1945, tentant de fuir vers la Suisse, Mussolini est exécuté (puis pendu) par des partisans communistes.
En juin 1946, un référendum serré met fin à la royauté, la République italienne est proclamée et la famille royale est exilée.