Le Moyen-Age
L'histoire de l'art italien, caractérisée par l'apparition d'une iconographie chrétienne et d'une architecture inspirée de modèles romains, débute à Rome, entre le Ier et le IVe s. apr. J.–C. Mais l'installation de la capitale impériale à Byzance au IVe s. y déplace le principal centre de la civilisation chrétienne méditerranéenne au début du Moyen Âge, et l'Italie restera pour plusieurs siècles reléguée au rang de province byzantine ; comme telle, elle sera colonisée par l'esthétique orientalisante, notamment, dès leVIe s., à Ravenne, puis, aux XIe et XIIe s., à Venise et en Sicile. La basilique San Vitale de Ravenne (VIe s.) et la basilique Saint-Marc de Venise (commencée en l'an 1063) sont caractérisées par un plan central, qui concourt, avec l'emploi de riches matériaux, l'agencement des mosaïques aux figures stylisées et les coloris somptueux mis en valeur par un éclairage mystérieux, à créer un effet spatial impressionnant. En Sicile, des artisans arabes, génération après génération, uvrent pendant l'occupation musulmane, florissante au IXe s., et seront encore actifs, au XIIe s., à la cour des princes normands. Ils introduisent dans l'île un style oriental d'une grande splendeur décorative (chapelle Palatine de Palerme, 1132-1140).
La période romane
La cathédrale de Modène
Au cours des XIe et XIIe s., l'Italie connaît un regain de prospérité économique. Les rivalités opposant villes ou régions créent une atmosphère de compétition artistique concrétisée par l'édification de vastes bâtiments ecclésiastiques et civils de style roman. Apparue en France au XIe s., l'esthétique romane gagne rapidement l'ensemble de l'Europe occidentale, donnant naissance à de nombreuses variantes stylistiques locales. En ce qui concerne l'Italie, le style roman se concentre en Lombardie, en Toscane et dans le Sud. On doit aux maîtres maçons lombards le premier exemple de voûte d'arêtes, réalisé à Milan, dans l'église Sant'Ambrogio (1088-1128). Le style lombard sera peu après caractérisé par de grandes églises voûtées, aux murs de briques façonnées. En Toscane, les architectes pisans décorent les façades en les doublant d'un réseau d'arcatures de marbre, comme pour la cathédrale de Pise, dont la construction débute en 1103. Caractéristiques du roman italien méridional, les cathédrales siciliennes de Cefalù (1131-1148) et de Monreale (1176-1182) doivent l'impression d'espace qui se dégage de leur solennité grandiose à des architectes français travaillant au service des Normands.
Dans le nord de l'Italie, les façades des églises s'ornent fréquemment de riches sculptures de pierre, comme en témoigne, à la cathédrale de Modène (construite vers 1099), le décor de la façade ouest, dû à Wiligelmo. À Vérone, l'église San Zeno reçoit un décor sculpté par Maître Niccolo vers 1140, dont les portes sont recouvertes de panneaux de bronze, terminés vers 1150. Les sculptures en pierre et en bronze (1178-1223) de la cathédrale et du baptistère de Parme, œuvre de Benedetto Antelami, comptent également parmi les plus belles réalisations de l'art roman italien.
Entre le XIe et le XIVe s., la peinture italienne emprunte encore beaucoup aux formes et aux thèmes byzantins. Cette influence s'explique en partie par l'arrivée en Italie de peintres d'icônes et de maîtres mosaïstes grecs, qui ont fui Byzance après la prise de Constantinople, pendant la IVe croisade (1204). L'école italo-byzantine se distingue principalement par l'installation de grands crucifix peints suspendus au-dessus des autels des églises toscanes. D'essence plus narrative que symbolique, ils indiquent déjà la préférence de l'Occident pour le réel, au détriment de l'abstraction orientale. Les peintures de Cimabue et de Duccio, d'inspiration byzantine, mais empreintes d'humanisme latin, manifestent plus de douceur et d'individualité que les œuvres de leurs confrères orientaux : l'harmonie des rythmes et des lignes, la préciosité des couleurs et la grâce retenue de l'école siennoise influenceront profondément la peinture italienne.
C'est essentiellement à Rome et en Toscane que s'épanouit un style roman dit « classique ». Dans l'église Santa Cecilia in Trastevere, édifiée à Rome vers 1290, la fresque du Jugement dernier, due à Pietro Cavallini, dégage une impression de simplicité architecturale et d'ordre qui trahit l'étude de la sculpture romaine antique. À Florence, les façades, telle celle de l'église San Miniato al Monte, édifiée entre 1018 et 1062, sont recouvertes de motifs géométriques en marbre blanc et vert, d'inspiration romaine. À Pise, la chaire du baptistère, sculptée de 1259 à 1260 par Nicola Pisano, révèle également une nette influence antique.
Dans le nord de l'Italie, les façades des églises s'ornent fréquemment de riches sculptures de pierre, comme en témoigne, à la cathédrale de Modène (construite vers 1099), le décor de la façade ouest, dû à Wiligelmo. À Vérone, l'église San Zeno reçoit un décor sculpté par Maître Niccolo vers 1140, dont les portes sont recouvertes de panneaux de bronze, terminés vers 1150. Les sculptures en pierre et en bronze (1178-1223) de la cathédrale et du baptistère de Parme, œuvre de Benedetto Antelami, comptent également parmi les plus belles réalisations de l'art roman italien.
Entre le XIe et le XIVe s., la peinture italienne emprunte encore beaucoup aux formes et aux thèmes byzantins. Cette influence s'explique en partie par l'arrivée en Italie de peintres d'icônes et de maîtres mosaïstes grecs, qui ont fui Byzance après la prise de Constantinople, pendant la IVe croisade (1204). L'école italo-byzantine se distingue principalement par l'installation de grands crucifix peints suspendus au-dessus des autels des églises toscanes. D'essence plus narrative que symbolique, ils indiquent déjà la préférence de l'Occident pour le réel, au détriment de l'abstraction orientale. Les peintures de Cimabue et de Duccio, d'inspiration byzantine, mais empreintes d'humanisme latin, manifestent plus de douceur et d'individualité que les œuvres de leurs confrères orientaux : l'harmonie des rythmes et des lignes, la préciosité des couleurs et la grâce retenue de l'école siennoise influenceront profondément la peinture italienne.
C'est essentiellement à Rome et en Toscane que s'épanouit un style roman dit « classique ». Dans l'église Santa Cecilia in Trastevere, édifiée à Rome vers 1290, la fresque du Jugement dernier, due à Pietro Cavallini, dégage une impression de simplicité architecturale et d'ordre qui trahit l'étude de la sculpture romaine antique. À Florence, les façades, telle celle de l'église San Miniato al Monte, édifiée entre 1018 et 1062, sont recouvertes de motifs géométriques en marbre blanc et vert, d'inspiration romaine. À Pise, la chaire du baptistère, sculptée de 1259 à 1260 par Nicola Pisano, révèle également une nette influence antique.
Le style gothique
Apparu en France au milieu du XIIe s., l'art gothique gagne au début du siècle suivant l'Italie, où il se répand en partie grâce aux moines cisterciens français, qui y fondent des monastères, et à la conquête de Naples par Charles d'Anjou. L'architecture gothique italienne marque une préférence pour la largeur classique, au détriment de la hauteur médiévale. Contrairement aux françaises, les églises italiennes, telles San Francesco, à Assise (construite entre 1228 et 1253), et Santa Croce, à Florence (commencée en 1294), paraissent massives, sombres et sobrement ornées. Plutôt que de construire de grandes parois verticales ornées de vitraux, les Italiens ont une prédilection pour les vastes surfaces murales, qui se prêtent davantage à l'élaboration de fresques évoquant la vie du Christ ou des saints.
À l'inverse de ceux de France ou d'Espagne, les édifices gothiques italiens accordent peu de place à la sculpture. Toutefois, portes et chaires sont toujours décorées de panneaux sculptés narratifs. L'esprit gothique privilégie les attitudes exaltées et les détails naturalistes, comme en témoignent la chaire de l'église Sant'Andrea de Pistoia, exécutée par Giovanni Pisano en 1301, ou les portes méridionales du baptistère de Florence, réalisées par Andrea Pisano entre 1330 et 1335. La peinture gothique passe de la représentation symbolique à la représentation naturaliste, le nouveau rationalisme se teinte d'empirisme et d'observation de l'environnement. Le Florentin Giotto di Bondone révolutionne la peinture européenne grâce à ses observations de scènes vécues, disposées à l'intérieur d'espaces ordonnés où la notion de volume est toute nouvelle. Il applique sa technique aux fresques de la chapelle votive Scrovegni, à Padoue, composées à partir de 1304. Les formes monumentales de Giotto, la simplicité de ses compositions ainsi que la netteté de ses sujets influenceront toute une génération de tenants du classicisme gothique à Florence. L'école siennoise, quant à elle, s'avère, d'esprit et de forme, plus gothique que classique. Simone Martini ainsi que Pietro et Ambrogio Lorenzetti traitent avec élégance des thèmes religieux, et se distinguent également par des portraits et des paysages relevant du naturalisme gothique. Né à la cour de France, le gracieux style gothique international pénètre l'Italie entre 1375 et 1425. Qualité décorative et anecdotique, complexité des formes curvilignes et éclat des couleurs caractérisent les peintures à la tempera de Gentile da Fabriano et d'Antonio Pisanello, dont la profusion décorative rejoint celle des sculptures de bronze de la porte septentrionale du baptistère de Florence, réalisées par Lorenzo Ghiberti entre 1403 et 1424. |