Le XXe siècle
Au XXe s., l'art italien retrouve son influence et sa renommée internationales. De 1910 à 1920, à travers le futurisme et la peinture métaphysique, l'Italie apporte une contribution brève, mais non négligeable, au développement de l'art moderne. Ces deux mouvements voient le jour à Milan, le plus important centre de l'art, de l'architecture et du design italiens au XXe s. Le futurisme est créé en 1909 par le poète Filippo Marinetti comme une réponse positive à la technologie moderne et à la réaction négative à l'égard de l'éclectisme académique du XIXe s. À une certaine influence du cubisme, la sculpture d'Umberto Boccioni et la peinture de Carlo Carrà, Giacomo Balla et Gino Severini joignent l'expression d'un intérêt manifeste pour le mouvement. Pour les futuristes, l'art comporte une morale politique et une signification sociale qui s'expriment avec évidence dans les plans de la Città Nuova (ville nouvelle), conception visionnaire de l'urbanisme du dessinateur Antonio Sant'Elia. En 1915, Giorgio De Chirico fonde la peinture métaphysique (pittura metafisica), à la fois comme un besoin personnel et comme une réaction contre le futurisme : précurseur du surréalisme, son imagination personnelle et son interprétation métaphysique des rêves contrastent avec les préoccupations profanes et la simultanéité cinétique formelle des futuristes, parmi lesquels il trouvera toutefois un disciple, Carlo Carrà (la Muse métaphysique, 1917).
Dans la première moitié du XXe s., une grande partie de l'art italien reste figuratif, bien que lié à certains aspects du modernisme ; il est enraciné dans les manifestations du classicisme italien jusque dans les natures mortes de Giorgio Morandi, pourtant réduites à l'essentiel. Quant au sculpteur Marino Marini, également peintre et graveur, il se réfère explicitement à l'art étrusque avec des séries de bois et de bronzes, notamment ses Cavaliers ou ses Guerriers. Amedeo Modigliani, qui réside à Paris et qui montre une nette attirance pour le modernisme français, renvoie par ailleurs à la Renaissance florentine par la linéarité de ses portraits et de ses nus.
Entre les années 1920 et 1930, l'art et l'architecture italiens sont dominés par les pompes et les prétentions du fascisme. La propagande patriotique de Mussolini et son ambition de recréer une nouvelle Rome impériale instaurent un climat culturel dans lequel se constitue, en 1922, à Milan, le groupe Novecento. D'esprit tout à fait académique, ce mouvement pictural lie le modernisme à un retour au classicisme de la Rome antique et de la Renaissance, fidèle à la « tradition nationale ». C'est aussi pendant les années 1930 que les architectes italiens modernistes Gio Ponti et Pier Luigi Nervi commencent à dessiner des immeubles de bureaux et des complexes sportifs ; ils poursuivront leur activité pendant les années 1950 et 1960 à Turin, à Rome et à Milan, où de leur collaboration naît, en 1956, la tour Pirelli.
Dans les années 1950 et 1960, des peintres influencés par Paris et New York, comme Lucio Fontana, avec ses toiles perforées ou taillées au rasoir, Alberto Burri, avec ses « Tableaux noirs » et ses « Combustions », ou Emilio Vedova, avec ses « Plurimi » (compositions-assemblages), contribuent à la participation italienne au mouvement abstrait de l'après-guerre. Le terme d'Arte povera (« art pauvre ») désigne l'art minimal et conceptuel italien de la fin des années 1960. Pendant les années 1980, l'Italie est en bonne place parmi les principaux centres de l'avant-garde artistique. Que leurs compositions figuratives expressionnistes fassent explicitement référence au passé ou bien qu'elles donnent des visions apocalyptiques du futur, les représentants de la « trans-avant-garde », sorte d'équivalent italien de la « nouvelle figuration » française ou des « nouveaux expressionnistes » allemands, opposent à la rigueur des avant-gardes des années 1970 un éclectisme joyeux et coloré.
Dans la première moitié du XXe s., une grande partie de l'art italien reste figuratif, bien que lié à certains aspects du modernisme ; il est enraciné dans les manifestations du classicisme italien jusque dans les natures mortes de Giorgio Morandi, pourtant réduites à l'essentiel. Quant au sculpteur Marino Marini, également peintre et graveur, il se réfère explicitement à l'art étrusque avec des séries de bois et de bronzes, notamment ses Cavaliers ou ses Guerriers. Amedeo Modigliani, qui réside à Paris et qui montre une nette attirance pour le modernisme français, renvoie par ailleurs à la Renaissance florentine par la linéarité de ses portraits et de ses nus.
Entre les années 1920 et 1930, l'art et l'architecture italiens sont dominés par les pompes et les prétentions du fascisme. La propagande patriotique de Mussolini et son ambition de recréer une nouvelle Rome impériale instaurent un climat culturel dans lequel se constitue, en 1922, à Milan, le groupe Novecento. D'esprit tout à fait académique, ce mouvement pictural lie le modernisme à un retour au classicisme de la Rome antique et de la Renaissance, fidèle à la « tradition nationale ». C'est aussi pendant les années 1930 que les architectes italiens modernistes Gio Ponti et Pier Luigi Nervi commencent à dessiner des immeubles de bureaux et des complexes sportifs ; ils poursuivront leur activité pendant les années 1950 et 1960 à Turin, à Rome et à Milan, où de leur collaboration naît, en 1956, la tour Pirelli.
Dans les années 1950 et 1960, des peintres influencés par Paris et New York, comme Lucio Fontana, avec ses toiles perforées ou taillées au rasoir, Alberto Burri, avec ses « Tableaux noirs » et ses « Combustions », ou Emilio Vedova, avec ses « Plurimi » (compositions-assemblages), contribuent à la participation italienne au mouvement abstrait de l'après-guerre. Le terme d'Arte povera (« art pauvre ») désigne l'art minimal et conceptuel italien de la fin des années 1960. Pendant les années 1980, l'Italie est en bonne place parmi les principaux centres de l'avant-garde artistique. Que leurs compositions figuratives expressionnistes fassent explicitement référence au passé ou bien qu'elles donnent des visions apocalyptiques du futur, les représentants de la « trans-avant-garde », sorte d'équivalent italien de la « nouvelle figuration » française ou des « nouveaux expressionnistes » allemands, opposent à la rigueur des avant-gardes des années 1970 un éclectisme joyeux et coloré.